Adieu. Je vous aime pourtant comme si vous étiez raisonnable.
Lettre LXXX.
Cécile, ma chère Cécile, quand viendra donc le temps de nous revoir ? qui m’apprendra à vivre loin de vous ? qui m’en donnera la force et le courage ? Jamais, non jamais, je ne pourrai supporter cette fatale absence. Chaque jour ajoute à mon malheur : & n’y point voir mettre de terme ! Valmont, qui m’avait promis des secours, des consolations, Valmont me néglige, & peut-être m’oublie. Il est auprès de ce qu’il aime ; il ne sait plus ce qu’on souffre quand on est éloigné. En me faisant passer votre dernière lettre, il ne m’a point écrit. C’est lui pourtant qui doit m’apprendre quand je pourrai vous voir, & par quel moyen. N’a-t-il donc rien à me dire ? Vous-même, vous ne m’en parlez pas ; serait-ce que vous n’en partagez plus le désir ? Ah ! Cécile, Cécile, je suis bien malheureux. Je vous aime plus que jamais ; mais cet amour qui faisait le charme de ma vie, en devient le tourment.
Non, je ne peux plus vivre ainsi ; il faut que je vous voie, il le faut, ne fût-ce qu’un moment. Quand je me