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COUPLETS.
I
––––––J’ai vingt ans et l’âme candide
––––––Et je rougis au moindre mot,
––––––Près des femmes je suis timide,
––––––Que j’en suis bête comme un pot !
––––––En me voyant, on pourrait croire
––––––Que l’amour n’est pas de mon goût,
––––––Que je ne rêve que la gloire…
––––––Eh ! bien, ça n’est pas ça du tout.
––––––Mon cœur est un bouton de rose
––––––Qui demande à s’épanouir,
––––––Et cette fleur à peine éclose,
–––––––Si vous vouliez la cueillir,
–––––––Ça me ferait bien plaisir !
II
––––––Dans le sillon d’une hétaire
––––––On ne m’a pas vu voltiger,
––––––Jusqu’à présent, je puis le dire,
––––––J’ai droit à la fleur d’oranger !
––––––Mais cette candeur m’exaspère
––––––Car, je le dis en vérité,
––––––Si j’ai la pureté du verre,
––––––Ah ! j’en ai la fragilité…
––––––Mon cœur est un bouton de rose
––––––Qui demande à s’épanouir.
––––––Et cette fleur à peine éclose,
–––––––Si vous vouliez la cueillir,
–––––––Ça me ferait bien plaisir.
BIBLETTA.

Vous cueillir, vous n’y pensez pas… vous un noble, un vicomte… et moi une petite paysanne des Pyrénées !

ÉLÉONORE.

Il n’y a plus de Pyrénées !

On entend sonner les cloches.

BIBLETTA.

Les cloches…