Page:Chivot et Duru, Les Braconniers.djvu/123

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ÉLÉONORE.

Qu’un !… Ah ! mon Dieu ! mais alors est-ce que vous seriez ?… est-ce que par hasard j’aurais placé mes affections sur une tête masculine ?… Oh ! ce doute est affreux !… parlez… décidément… parlez… parlez… êtes-vous un ou une ?…

BIBLETTA, le regardant.

Vous me le demandez ?

ÉLÉONORE, lui prenant la main.

Non, non !… vous êtes bien la femme que j’adore !… Bibletta, écoutez-moi… papa veut me marier… avec une grande maigre… sèche et jaune… Je n’en veux pas… je me cabre… je la refuse !… C’est vous, Bibletta, c’est vous que je veux épouser…

BIBLETTA.

M’épouser !…

DUO.
BIBLETTA.
––––––Non, la distance est par trop grande,
––––––A vous ici je ne puis m’allier
––––––Ce qu’en tremblant je vous demande
––––––C’est d’oublier, c’est d’oublier !
ÉLÉONORE.
––––––Oublier… non — c’est inutile,
––––––Je sens que je ne pourrais pas…
––––––Nous marier… c’est plus facile,
––––––Marions-nous donc de ce pas !
––––––Nous sommes près de la montagne…
BIBLETTA.
–––––––––Près de la montagne.
ÉLÉONORE.
––––––En deux temps, nous la traversons.
BIBLETTA.
–––––––––Nous la traversons.