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Tu fais partie de celui qui a produit les Romulus, les Caracalla et les Pompée !

HERMOSA.

Voilà donc pourquoi je manquais de flou… quelle révélation !… Ah ! je suis un homme… morbleu ! tête-bleue !…

THÉODORINE, effrayée.

Ventre-bleu, silence, malheureux !… Si ton père t’entendait… Certainement il a d’excellentes qualités : d’abord c’est un honnête homme… mais je le connais, c’est bien l’être le plus rageur… le plus susceptible… et s’il apprend que je l’ai abusé pendant dix-huit ans il est capable de s’en formaliser.

HERMOSA.

Mais pourtant…

THÉODORINE.

Laisse-moi le temps de le préparer adroitement… je profiterai d’un moment… où il sera bien disposé… il est vrai qu’il ne l’est jamais… enfin… je verrai… je chercherai… on dit que la foudre a des effets très-singuliers… un jour qu’il fera un joli petit orage, je mettrai peut-être ça sur le dos du tonnerre… qu’en dis-tu ?

HERMOSA.

Dam ! il faudrait savoir si c’est dans les choses possibles.

THÉODORINE.

Sois tranquille, je consulterai le pharmacien.

HERMOSA.

Mais papa croira-t-il ?

THÉODORINE.

Parbleu !… je te l’ai déjà dit, ton père est un homme supé rieur, mais il est bête à manger du foin pour ces choses-là… quant au prince Alexis, tu comprends maintenant… qu’il faut y renoncer.

HERMOSA, soupirant.

Ah oui… c’est dommage !

THÉODORINE, attirant Hermosa dans ses bras.

Ô mon fils !… jusque-là, jure-moi le secret le plus absolu…

HERMOSA.

Je vous le jure, maman… mais vous savez, au premier orage…

THÉODORINE.

C’est convenu… (Voyant entrer Romboïdal.) Silence ! voici ton père !…