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LES SOLDATS DE LA COMMUNE

— C’est que tout le monde nous répond cela, et il faut payer Joffrin !

— Que voulez-vous que je vous dise ? Adressez-vous au comité national.

Ce raisonnement n’était pas trop bête, car tous les comités ouvriers de France sont dirigés par un comité national alimenté par eux. Dans certaines villes, il n’y a que des bénéfices avec lesquels on comble le déficit des autres.

On le comble… quand on le peut.

Ce comité national ne manque pas d’être fort tiraillé. Aussi est-il parfois contraint de laisser tirer la langue à ses clients.

Cela, naturellement, ne faisait pas le compte de Joffrin.

Avec ses amis, il avait fait marché à dix francs, tandis que, comme mécanicien, il gagnait jusqu’à douze francs par jour. Joffrin était, paraît-il, malgré ses fréquentes absences, un ouvrier très recherché. Huit ans de séjour dans les fabriques d’Angleterre l’ont rendu très habile. En outre, selon une expression en usage dans les ateliers, dès qu’il est au travail, il masse. Cela veut dire qu’il abat beaucoup de besogne.

Des chiffres qui précèdent, il résulte que quand il avait l’honneur d’être conseiller municipal, cet