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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

bliques, — quand il y a bénéfice ; — par des cotisations mensuelles qui sont généralement de cinquante centimes ; par des souscriptions individuelles et volontaires, dont la plupart sont de vingt et de quarante sous.

Sait-on qu’à Montmartre les élections ne coûtent absolument rien aux candidats ?

Ce sont les comités qui en font tous les frais. Leur caisse est donc vite épuisée.

Tel est le cas de celle du parti ouvrier des Grandes-Carrières. On n’a qu’à l’ouvrir pour en voir le fond.

Or, à la veille de l’élection de Joffrin, il fut entendu qu’on lui donnerait dix francs par jour, tant qu’il serait conseiller municipal.

C’est le minimum de ce qu’il faut maintenant pour vivre, et l’on conviendra que Joffrin n’était pas trop exigeant.

Au début, tout alla bien.

On lui compta, sans se plaindre, ses trois cents francs par mois. Les semaines s’écoulèrent. À la fin, cela sembla dur. En février 1883, les ouvriers gagnaient déjà peu. Ils avaient bien promis des cotisations mensuelles, mais, le jour où on venait les leur demander, ils répondaient :

— Ah ! dame ! aujourd’hui, nous chômons, on paiera ça le mois prochain.