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LES SOLDATS DE LA COMMUNE

passer au-dessus des têtes un de ces froids !…

Joffrin venait de dire :

— N’est-ce pas, citoyens, que vous avez assez des gens riches ? N’est-ce pas, que vous voulez qu’un des vôtres représente au Conseil municipal le grand parti ouvrier ? Je sais que la fonction que je sollicite est gratuite. Mais je vous connais. Vous serez les premiers à prélever sur vos gains la petite somme nécessaire à l’existence de votre représentant. À mon point de vue, toutes les fonctions publiques doivent être rétribuées. Je ne demande à représenter le parti ouvrier que parce que je suis ouvrier moi-même. Comme tel, je gagne ma vie. Conseiller municipal, je ne pourrai plus aller à l’atelier. Mais je crois pouvoir compter sur vous comme vous pouvez compter sur moi.

On a absolument fait semblant de ne pas comprendre.

Pour être juste, il faut ajouter que Joffrin ne se trompait pas. Il avait raison de compter sur son parti qui lui a alloué ce qu’il demandait.

Ceci nous conduit à une explication que nous tâcherons de rendre aussi peu aride que possible, mais qui est nécessaire.

Le parti ouvrier de chaque arrondissement a un comité qui réunit et gère les fonds. Ces fonds sont constitués par le bénéfice des réunions pu-