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LES SOLDATS DE LA COMMUNE

— Condamné à la déportation, mais revenu. C’est avec moi le seul qui vive encore.

— Que fait-il ?

— Il est sculpteur sur bois en vieux meubles. Quand vous publierez cela, vous verrez qu’il ne vous démentira pas, quoiqu’il ait nié devant les juges, mais aujourd’hui ça ne lui fait rien. Il est venu me voir. Nous avons causé de cela ensemble.

Le « pauvre père Louis » est enterré aujourd’hui. Je suis donc autorisé à répéter sa confession, que le dernier survivant, le sculpteur Fortin, serait seul en droit de démentir. Il ne la démentira pas. Ce sont les autres récits qu’il réfute.

J’ai volontairement laissé à mes notes toute la sécheresse des réponses de mon interlocuteur.

Les faits sont assez émouvants par eux-mêmes !

Je dois ajouter que, depuis, j’ai vu Fortin qui n’a pas du tout l’air d’avoir participé à de tels événements.

C’est un gros garçon, bon enfant réjoui, qui, m’a-t-on assuré, travaille ferme.

Ce criminel est un homme rangé.

Il est toujours sculpteur sur bois. Il est l’un des principaux fournisseurs de la rue Véron, à