gens qui passent la vie à marcher où à se battre.
Une fois, sur le Quillou, une autre fois sur l’Ogooué, on fit naufrage. Peu importait à Brazza. Mais les autres, dès que leurs habits étaient secs, demandaient à manger. Et rien, rien.
C’est ainsi qu’on vécut six mois au Congo, au Gabon.
Quand on traversait une ville, Henri écrivait ces misères à son père. Rochefort répondait : « Voici ma signature. Prends tout l’argent que tu voudras dans nos comptoirs. »
Mais il fallait d’abord recevoir la réponse, — ensuite, rencontrer un comptoir.
Et le pauvre garçon, toujours en proie aux fièvres, continuait à suivre Brazza sous un soleil torride. Là-bas les fièvres ont pour première conséquence de rendre anémique. La peau devient molle, les jambes se pèlent, les pieds se déchirent.
À la fin Henri, subissant tous ces effets, succomba. Le médecin de fa légion dit :
— Il faut retourner en France.
À la première ville, Henri montra à un banquier portugais la lettre de son père. Ce banquier lui donna mille francs grâce auxquels il s’embarqua sur un vaisseau anglais.
Il est revenu à Paris dans fa soirée du jeudi