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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

Au Congo, on empoisonne à l’aide d’une essence d’un effet infaillible.

Vite, Henri réunit les douze laptots qui lui restaient. Avec eux, il se rendit à l’endroit du sacrifice. Deux mille nègres piaillaient autour des femmes et des serviteurs.

— En avant …arche !

Et voilà les laptots qui, la baïonnette en avant, chargent la foule. Les nègres qui ne comprennent rien à la chose s’éclipsent. Le plus étrange est que les femmes étaient absolument furieuses. Il n’y a pas même eu moyen de les consoler. Oh ! mais, là, pas du tout.

Pauvres laptots ! C’est absolument le contraire de cela qu’ils rêvaient pour leur récompense…

Et les voilà revenus à leur station. À ce moment-là encore, ça marchait assez bien. Ils avaient au moins de quoi manger.

Mais la vérité est que Brazza est parti sans argent. Quant à lui, personnellement, il se moque des événements. Il paraît que c’est un sauvage. Il n’éprouve pas le besoin de manger. Il ne boit pas. Il est tout à son esprit de conquêtes.

Les nègres se refusent à donner même des bananes ? Eh bien ! tant pis. On serrera d’un cran sa ceinture. Cela ne peut faire l’affaire de jeunes