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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

En 70, le jour même de l’Ascension, il suivait le cercueil d’un cordonnier qui avait demandé, paraît-il, à être enterré civilement. La veuve était d’avis que l’on devait se conformer aux dernières volontés du défunt, mais les autres membres de la famille voulurent faire passer le corps par l’église.

On se rendit à la chapelle Bréa.

Au moment où le prêtre venait à la porte pour recevoir le corps, les libres-penseurs qui avaient suivi le convoi en compagnie de Léo Meillet entourèrent le cercueil et refusèrent froidement, mais énergiquement, de lui livrer passage.

Le prêtre, qui était resté sur le pas de la porte, eut la douleur de voir le cercueil conduit directement au cimetière.

Là, un cri retentit… un cri alors séditieux, celui de Vive la République ! Les agents accoururent. L’un d’eux assura qu’il avait été proféré par Léo Meillet qui, par hasard, en était innocent.

Voilà notre futur membre de la Commune arrêté, puis traduit en police correctionnelle.

Parmi les libres-penseurs s’était trouvé Lucipia, que Meillet appela en témoignage.

M. Aulois, occupait les fonctions du ministère public.

Lucipia témoigne du silence de son ami.