Page:Chincholle - Les Survivants de la Commune, 1885.pdf/39

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
35
LES MEMBRES DE LA COMMUNE

Elle invita les agents à prendre quelque chose pendant que le docteur chercherait ses instruments. Ils n’avaient pas fini de boire que le prisonnier se sauvait par l’escalier de service en fermant également la seconde porte à clef. On juge du désappointement des agents quand, après une longue attente, ils constatèrent la disparition du docteur. L’un d’eux, un solide gaillard, s’évanouit du coup comme une femme. Après qu’il fut revenu à lui, il dut aider son compagnon à enfoncer la porte de service.

Aussitôt d’autres agents furent apostés autour de la maison. Ils espéraient voir sortir madame Goupil, la suivre et apprendre ainsi où était son mari.

Vain espoir. Depuis longtemps, madame Goupil avait acheté des habits d’homme et s’était habituée à les porter. Elle se coupa les cheveux ét se rendit méconnaissable. Elle passa, inaperçue, à côté des agents, et put, jusqu’au 18 Mars, rester cachée avec son mari.

Après la Commune, le docteur se retira à Marlotte. Dénoncé comme communard, il vit un jour deux gendarmes se présenter chez lui.

— Vous êtes fous, leur dit-il. Vous ne savez