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LES MEMBRES DE LA COMMUNE

varicateurs, les meurtriers et les traîtres, qui agiotent sur des crimes. Pour que Gambetta ne soit pas encore au bagne…

— Il ira ! s’écrie une voix ferme.

Ce mot soulève une tempête.

— Non, non ! Il faut sa mort. Vive Louise Michel ! Vive la Révolution sociale !

— Il nous a menacés, reprend-elle, de venir nous chercher dans nos repaires. Qu’il y vienne, suivi de son Galliffet et de ses sbires ! Le lion populaire aura plaisir dans son antre à déchirer ce serpent. Si pourtant nous sommes vaincus, si de nouveau la force nous tue, tant mieux ! Pour un fils du peuple massacré, dix se soulèveront. Tant mieux aussi, la guerre tunisienne ! Elle est le ruisseau de sang qui fait déborder le fleuve. Quant à vous, ne prenez pas le fusil, contentez-vous de saisir la pelle et le balai. Nous n’avons pas besoin de nous faire soldats. Les soldats sont pour nous. Il n’avait pas prévu cela, le misérable ! Quand vos fils reviendront de Tunisie, Galliffet, levant son grand sabre encore rouge du sang de 1871, aura beau leur dire de tirer sur nous, c’est sur lui qu’ils tireront.

— Vive Louise ! À mort Gambetta !

Elle conclut en appuyant énergiquement les conclusions du citoyen Digeon, que d’autres