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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

— Nous avons, dit-il, à juger l’ami de Laurier, le complice de Ferrand, l’homme qui a toujours favorisé les bénéfices dés fournisseurs contre l’intérêt de l’État, l’homme pour qui nos frères meurent en Tunisie. Cet homme peut-il être atteint légalement ? On dit qu’il n’y a pas dans la Constitution un seul article pouvant le rendre responsable. Nous avons le Code pénal ! (Oui, qu’on le juge ! Non, au gibet tout de suite !) Quant à moi, voici les résolutions que je vous soumets et que je vais déposer sur le bureau :

1o Ouverture du droit d’insurrection pour le cas où la Chambre, dès sa rentrée, ne décrèterait pas la mise en accusation du ministère ;

2o La mise hors la loi de Gambetta et des ministres, comme on a fait, en 1851, vis-à-vis de Bonaparte et de ses sectaires ;

3o L’attribution, au bureau du présent meeting, du pouvoir nécessaire à l’accomplissement de ce qu’il jugera utile.

Bravos, tapage. — À mort, Gambetta ! — Vive la Commune !

Le citoyen Digeon dépose ses résolutions sur le bureau et Louise Michel se lève. Elle est, selon son habitude, tout de noir vêtue et étend comme une prophétesse les deux bras. Elle dit solennellement :

— Je salue le peuple qui met en accusation les pré-