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LES SECTAIRES DE LA COMMUNE

le défilé des bannières et des délégations, qui a duré une heure.

Pendant que les anciens communards se rendent dans l’enclos des fédérés, la sortie s’effectue sans incident. On est fatigué d’avoir été pressuré. Toutefois, on suit Rochefort jusqu’à sa voiture. On l’acclame : « Vive Rochefort ! »

Place Voltaire, est joué le vaudeville final.

Tout le temps, les anarchistes se sont tus. Ils n’ont pas été invités à jouer de grands rôles dans la petite pièce. Ils ne sont pas contents. Aussi veulent-ils leur revanche. L’un d’eux, se plaçant sur le socle de pierre où se dressait la statue de l’auteur de Candide, fait un discours incendiaire.

Tout à coup, les anarchistes s’élancent vers lui, le saisissent au collet. Peut-être le prennent-ils pour un agent provocateur. Le fait est qu’ils le conduisent au poste de la mairie et le remettent aux mains des gardiens de la paix. Par malheur, ceux-ci ont reçu l’ordre de n’arrêter personne. Ils pourchassent la foule. Tel est le dernier incident de cette mémorable journée à laquelle il n’a manqué, du commencement à la fin, que le respect de la mort.