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LES SECTAIRES DE LA COMMUNE

représente le parti de Louise Michel. Dix mille badauds, stationnant sur les trottoirs, regardent ce défilé sans souffler mot, quand, au milieu des bannières, se dresse, au bout d’un long bâton, une couronne de violettes attachée par des rubans rouges, noirs et blancs.

Entre les fleurs est cette inscription qui se détache en lettres noires sur un carton blanc : « Les Socialistes allemands de Paris, à Jules Vallès. »

— À bas l’Allemagne ! crie un étudiant.

Une vingtaine d’Allemands entourent cette couronne. Sur le trottoir, les étudiants se réunissent. Ils délibèrent. Devant la rue Royer-Collard, ils s’élancent, criant : « Pas d’Allemands ! » Ils veulent arracher la couronne allemande. Les blanquistes défendent les étrangers. Des pourparlers ont lieu. Les blanquistes disent : « Ce ne sont pas les socialistes allemands qui ont fait la guerre, puisqu ils sont opposés à toute guerre. » Malgré ces paroles, une lutte s’engage. Un Français d’une cinquantaine d’années s’est mêlé aux étudiants. Il est plus excité qu’eux. Les Allemands le rouent de coups et le rejettent sur le trottoir. Tel est le premier des trois incidents mentionnés plus haut. Les deux autres, bien que plus violents, lui ressembleront.

Ici une observation : Était-ce à l’heure où le