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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

y avait bien huit mille révolutionnaires ou curieux. Un grand nombre.de blanquistes, ayant des immortelles rouges ou jaunes à la boutonnière, se pressaient devant la porte. Le corridor de la maison, l’escalier étaient pleins.

M. Blanck descend de l’appartement où est mort Vallès et monte sur une chaise :

Citoyens, dit-il, nous vous prions de ne plus essayer d’entrer. On va mettre le corps en bière. Immédiatement après, la levée aura lieu.

Pendant ce temps, les curieux, à tous moments dérangés par le passage des tramways, posent des pierres sur les rails. Le premier tramway qui veut passer, déraille. La scène devient comique. Les voyageurs, apeurés, se sauvent et sont aussitôt remplacés par deux fois plus de curieux que la voiture n’en peut porter. Derrière celle-ci, cinq ou six tramways s’arrêtent. On monte sur les roues. On envahit les marchepieds. La foule est absolument dépourvue de recueillement. On jette du sable dans les yeux des voyageurs payants pour les forcer à descendre et pour les remplacer.

Du haut de son fiacre, un habitué des réunions publiques, le cocher Mohr, récite une pièce de vers de sa composition. Il a fait entrer dans un