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LES SECTAIRES DE LA COMMUNE

Dans une lettre datée du 4 novembre 1884 et qu’ont publiée les journaux anglais, le général Gordon disait : « Plusieurs Européens, parmi les quels un Français, sont attachés au camp du Maahdi et l’aident de leurs conseils. »

Or, d’après les nouvelles qu’on nous communiqua, ce Français n’était autre qu’Olivier Pain qui, paraît-il, s’était donné là-bas pour tâche d’adoucir la situation des prisonniers. Il réalisait ainsi la promesse qu’il faisait à ses amis du Caire :

— Si j’ai accepté, leur disait-il, d’aller chez le Maahdi comme reporter, c’est surtout pour tenter d’obtenir la liberté des malheureux missionnaires et des Européens qui sont prisonniers à El-Obéïd.

Mais les Anglais, qui se sont montrés si sévères à notre égard en racontant nos premières victoires en Chine, tremblaient à la pensée que Pain serait à même de publier ce qu’il pourrait voir à Khartoum. Aussi préférèrent-ils le considérer tout de suite comme un traître. Au commencement de décembre 84, les journaux anglais qui se publient au Caire demandaient que « le plus honteux des supplices : la pendaison » fût infligé à Pain à son retour dans la Haute-Égypte.

Puis, soudain, arrivèrent par voie gouverne-