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LES SECTAIRES DE LA COMMUNE

À la fin du mois, Pain nageait comme un poisson Quand la chose fut bien avérée, les deux amis mirent chacun une ceinture et ne reparurent plus à la Nouvelle-Calédonie.

Une barque payée par des amis les attendait à une lieue de leur cantonnement, puis plus loin un vaisseau. Ils parvinrent en Angleterre, d’où ils gagnèrent la Suisse.

Éclata la guerre turco-russe. Pain chercha dans les journaux parisiens une place de correspondant militaire. Menier, qui dirigeait alors le Bien public, s’engagea à publier ses lettres. L’aventurier partit. Il franchit, non sans difficulté, les lignes russes, arriva à Plewna où il gagna la confiance d’Osman-Pacha.

Mais il ne pouvait suffire à l’ancien fédéré d’être journaliste. La guerre l’excita. Il demanda des armes et fit le coup de feu contre les Russes. Entre temps, il servit d’intermédiaire entre le grand-duc qui écrivait en français et Osman-Pacha. Après la défaite des Russes, les Roumains trouvèrent Pain vêtu en artilleur turc. Vainement il arrache ses boutons. Ils le prennent quand même, l’emmènent par un froid atroce et lui font faire quatre cents lieues en charrette. On le conduit sur les bords du Volga, à Sizerane. On l’en-