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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

le commencement de la cérémonie, la chaire est encore muette. Le peuple trépigne et crie sur l’air des Lampions : Le-bu-reau ! Le-bu-reau ! On obtempère à ses ordres.

M. Marcus Allard demande la parole.

— Il y a quinze orateurs inscrits, répond le général Eudes. Vous passerez le seizième. Citoyens, ajoute-t-il d’une voix formidable, avant d’ouvrir cette solennité, je vous recommanderai le calme qui lui est indispensable. Nous avons à juger Gambetta et son grand ministère ! Malgré toute la colère qu’il y a dans votre esprit, que vos résolutions aillent froidement et droit à la face de ceux qui ont trahi la République. (Applaudissements frénétiques). Je commencerai par vous lire les adhésions des absents.

Là-dessus le général, toujours de sa même voix qui couvrirait le bruit de la grosse caisse, lit les messages des citoyens de Grenoble, de Marseille, de Vierzon, de Reims, de Nice, de Lyon, de Narbonne, etc., dans l’un desquels je relève ces mots : « M. Ferry-Famine, qui après avoir affamé les Parisiens en 70, les a fait fusiller en 71, veut maintenant les ruiner. »

Une seconde fois, M. Marius Allard demande la parole… pour une motion d’ordre, dit-il.