journal, c’est-à-dire une valeur commerciale, à l’indifférence publique.
Président du tribunal : L’éternel Joffrin.
Avant l’audition des témoins, un avocat improvisé, le citoyen Crié, se lève :
— Citoyens, dit-il, j’ai le plaisir de vous annoncer que vous n’allez pas exécuter le citoyen Lissagaray…
— Monsieur Lissagaray, crie une voix.
— Monsieur, soit ! Je ne tiens pas aux formules ; je voulais vous dire que vous n’exécuterez pas monsieur ou le citoyen Lissagaray en effigie. Il va venir. Il sera ici à dix heures. Il saura, espérons-le, faire triompher son innocence !
— Oh ! là là ! Nous verrons ! Ce sera difficile. Je demande la parole.
C’est le citoyen Brousse qui dit ce dernier mot. Il tient à manger, en guise de hors-d’œuvre, M. Crié, qui s’est permis d’écrire dans « le journal bourgeois de M. Clémenceau ». Puis il cède la parole au citoyen Labusquière, l’accusateur public qui, pendant une heure et demie, — pas une minute de moins, — va flétrir Monsieur Lissagaray.
— Le citoyen Lissagaray, crient les défenseurs de celui-ci.