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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

LISSAGARAY

Après M. Gambetta, nous avons vu exécuter M. Clémenceau. Le 16 août 1882, c’était le tour de M. Lissagaray. Presque tout le monde y a passé.

La guillotine était dressée rue Saint-Antoine, salle Rivoli, sur l’estrade où d’habitude on se contente d’exécuter les Volontaires de Métra.

Deux mille personnes dans un rectangle où douze cents seraient serrées.

Le crime reproché à l’accusé était « de n’avoir pas assez fait pour le parti ouvrier et de l’avoir, en tant que journaliste, sacrifié aux intérêts de son journal ».

Au fond, c’était absolument idiot.

En tant que directeur responsable, M. Lissagaray avait voulu que son journal, la Bataille, eût tout ce qui fait vivre un journal : Des feuilletons, des faits divers, des comptes-rendus judiciaires.

Les ouvriers qu’il avait pris pour collaborateurs voulaient au contraire qu’il ne publiât que des tartines socialistes.

On n’abandonne pas plus autoritairement un