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LES SECTAIRES DE LA COMMUNE

— Je ne puis comprendre, lui dit-il, le motif de mon arrestation, car je n’ai jamais cessé de m’opposer aux manifestations de la rue, et j’ai toujours conseillé le calme dans les réunions où j’ai pris la parole.

Quelques jours après, la police le relâchait.

L’année suivante, le 17 mars 1884, Allemane cessait de conseiller le calme. Il écrivait en effet dans le Prolétaire un virulent article qui se terminait par ces mots, suffisamment explicites :

Que nos toasts enthousiastes rappellent, en même temps que l’héroïsme de nos morts, le devoir étroit qui incombe aux vivants de persévérer dans la voie libératrice. Faisons aussi des vœux afin que désormais les mers, les fleuves et les monts ne soient plus un obstacle à l’union des exploités, et que notre ardent et fraternel appel soit entendu par les travailleurs du monde entier ; car il faut que le 18 Mars devienne la fête universelle, afin que, si l’internationale noire, blanche ou tricolore tentait, une fois encore, de faire reculer la civilisation, les vaillants n’aient cure des frontières et se précipitent, unis et conscients, là où flottera le rouge étendard qui claquait au vent en l’an révolutionnaire 1871.

Et si, après le formidable cri de : « Vive la Commune ! » qui, demain, sortira de tant de poitrines, il en est d’assez osés pour rêver d’hécatombes proléta-