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LES FEMMES DE LA COMMUNE

dement dement d’agréables surprises. Cheveux abondants et très noirs. Gentil air modeste.

Je profiterai de l’occasion pour essayer d’esquisser la toilette socialiste. Robe d’orléans noire, col droit tuyauté, immense cravate de dentelle blanche que recouvre la bride toute jaune du chapeau en paille noire, orné d’une plume circulaire de même couleur ; bouquet de fleurs rouges par derrière. Et voilà.

Après quelques discours plus ou moins édifiants de quelques orateurs plus ou moins joffrinesques, la parole est à la citoyenne Rouzade, qui me plaît moins comme conférencière que comme femme. D’abord elle a une petite voix vinaigrée qui fait mal à l oreille. Elle aussi eût bien voulu être la Judith de Gambetta :

— Quelle inconséquence ! s’écrie-t-elle. Vous êtes le peuple et on vous propose d’élire un bourgeois !

On ne peut pas lui reprocher de ne pas étendre, autant que possible, le rôle de l’électeur. Elle voudrait que le collège électoral eût toujours le droit de destituer le député qui, comme le Morny moderne, manque à ses serments.

La période électorale ne cesserait d’être ouverte !