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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

trouve mal. Les orateurs eux-mêmes sont dans l’impossibilité de venir devant le caveau. Ils sont forcés de monter à vingt pas de la bière sur une tombe du haut de laquelle ils parlent à la foule.

Ils sont au nombre de sept qui s’appellent les citoyens Ernest Roche, de l’Intransigeant ; Chabert, conseiller municipal ; Digeon, Duprat, anarchistes ; Champy, blanquiste ; Tortelier, anarchiste.

Ernest Roche, au nom de la douleur de Louise Michel, la grande martyre, demande l’union de tout le parti révolutionnaire ; le citoyen Chabert appuie ce vœu.

Les anarchistes, au contraire, sans insister sur l’union, ne parlent qu’au nom de leur parti. Ils demandent la fin de tout gouvernement et poussent les cris mille fois répétés de « Vive la Révolution sociale ! »

Il y a un huitième orateur qui réclame l’amnistie.

— Non, lui répond-on. Pas de grâce ! Nous n’en ferons pas.

Il est trois heures. Tout le monde est brisé de fatigue, affamé. On se retire. Ceux qui peuvent s’approcher du monument jettent dans le caveau les fleurs rouges que les révolutionnaires ont l’habitude de porter à la boutonnière, quand on