Page:Chincholle - Les Survivants de la Commune, 1885.pdf/246

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
242
LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

chistes. C’était boulevard Berthier, devant le bastion 46. Vingt-cinq agents, commandés par M. Florentin, officier de paix, s’étaient mis en travers de la voie. Il était alors plus d’une heure.

— Nous avons l’ordre, dit l’officier de paix, de faire enrouler les bannières.

Le directeur de l’Intransigeant se détacha du cortège, parlementa un instant, puis voyant venir M. Gaillot, inspecteur divisionnaire, dit à ce dernier :

— Monsieur, voici bientôt deux heures que nous marchons ainsi. Nulle part, nous n’avons provoqué le désordre. Je n’ai pas besoin de vous rappeler d’ailleurs qu’il y avait des bannières et des drapeaux rouges à l’enterrement de Gambetta. Si vous ne vous opposez pas à notre passage, je prends tout sur moi, il n’y aura pas de désordre. Si vous voulez, au contraire, nous arracher nos drapeaux, je ne réponds de rien. Et voyez combien il y a de monde derrière le corps.

L’inspecteur divisionnaire, d’ailleurs très courtois, répondit qu’il allait seulement, par mesure de prudence, faire précéder le convoi par ses hommes. Le cortège continua sa marche.

Il était près de deux heures quand on arriva