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LES FEMMES DE LA COMMUNE

Peu à peu, la paralysie avait atteint la région du cœur… Tout était fini.

Sans parler de sa première jeunesse, il n’y a point de tourments que n’a connus la pauvre femme. Depuis plus de vingt ans, la mère et la fille vivaient ensemble. On se doute des déchirements qu’il y eut après la Commune…

À son retour de Calédonie, Louise rentra « chez maman ». Depuis, elle ne l’a quittée que pour aller aux réunions ou… en prison. Le ménage, composé de trois personnes, madame Michel mère, Louise et une jeune parente, vivait d’une pension de deux cents francs par mois, fournie moitié par M. Rochefort, moitié par M. de T***.

Les dernières années de la vie de l’ancienne femme de chambre de M. de Mailly ne furent qu’un long supplice auquel la paralysie à mis fin.

J’ai vu la pauvre femme sur son lit de mort, dans la modeste chambre située à côté de la salle à manger qui sert de salon.

Le corps reposait sur un petit lit en noyer, garni de rideaux blancs. En face, une commode au-dessus de laquelle était le portrait de Louise.

Dès la nouvelle de la mort, tous les députés de l’extrême gauche se sont rendus auprès de la pri-