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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

Il a fallu recourir à une supercherie. Celle-qui a si longtemps concouru à tromper le peuple n’a pas hésité à tromper sa mère. Elle a feint une grande joie et dit qu’elle avait a grâce :

— Maintenant, personne ne m’éloignera plus de toi. Je pourrai te donner tous les soins qu’il te faut et je te guérirai, tu verras… Je n’aurai plus à présent d’autre souci que ta santé.

Bref, elle a convaincu la malade, que la vérité eût tout de suite tuée peut-être.

Dans la journée, un assez grand nombre de personnes se sont cassé le nez devant l’écriteau dont j’ai reproduit la teneur. La maison, pourtant assez grande, au quatrième étage de laquelle habitait la famille Michel, n’a pas de concierge. Il était donc assez difficile d’avoir des nouvelles. La police n’avait autorisé que quatre personnes, MM. Clémenceau, Rochefort, Vaughan et Giffaut, à pénétrer auprès de la citoyenne qu’on ne laissait à Clignancourt que parce que sa mère ne voulait rien accepter que de sa main.

Deux jours après, — le 3 janvier, — madame Michel mère succombait à cinq heures du matin, à la maladie qui la minait depuis si longtemps. Elle n’était jamais descendue en effet, du modeste appartement qu’elle occupait depuis 1881 au boulevard Ornano.