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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

tain la célèbre maison d’aliénés des frères Labitte, involontairement je pensai :

— N’est-ce pas plutôt là qu’elle devrait être ?…

Une longue année s’écoula.

Dans sa prison, Louise Michel reçut une horrible nouvelle. Sa mère était malade. Sa mère était en danger de mort. La prisonnière demanda, elle obtint la permission de venir à Paris, de s’installer auprès d’elle.

Et le premier janvier 1885, tout le monde — j’insiste sur ce mot — s’attendait à ce que Louise Michel, qui semblait avoir suffisamment payé son escapade de mars 83, fût grâciée.

Je suis donc allé voir si elle avait reçu ses étrennes. Sur sa porte, j’ai trouvé l’écriteau suivant :

Par ordre des médecins, il est expressément défendu de recevoir qui que ce soit.

En conséquence, inutile de frapper.

Il n’est pas besoin de faire remarquer que cette note émanait de la préfecture de police. D’abord, madame Michel mère n’avait pas « des médecins ». Elle n’en avait qu’un, M. Clémenceau, qui venait chaque matin à Clignancourt.

À cette date, l’état de la malade était toujours