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LES FEMMES DE LA COMMUNE

rieur. Je sais pertinemment qu’on lui eût accordé à cet égard ce qu’elle eût désiré.

Une seule chose lui était interdite. Comme une école est installée à la Maison Centrale, il se pouvait que Louise Michel, se souvenant qu’elle a été institutrice, demandât à donner des leçons. On s’y serait absolument refusé. On eût craint qu’elle n’enseignât la révolte.

Si cela lui avait plu, même, elle serait retournée en Nouvelle-Calédonie. Tous les six mois, passe dans la maison une inspectrice qui demande aux détenues si elles désirent y aller.

À son dernier passage, trois ont consenti. L’une avait encore treize mois à faire. La deuxième n’avait plus que six mois, la troisième que deux mois à subir. Celle-ci a dit : « Mon avenir est perdu en France. Je suis déshonorée. Là-bas, je trouverai à me marier.»

Mais il n’était pas probable que Louise Michel demandât à retourner à Nouméa. À Clermont, elle était encore près de sa mère. Puis elle espérait — et le gouvernement même lui faisait espérer — sa grâce.

Quoi qu’il en soit, quand je me retirai, quand, du haut de cette montagne, le dos contre les épaisses murailles de la prison, je vis dans le loin-