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LES FEMMES DE LA COMMUNE

affermé à un fabricant de chaussures. Autrefois, tout le monde y faisait des souliers, mais il paraît qu’aujourd’hui une partie de l’entreprise est concédée à des fabricants de corsets, de faux cheveux, etc.

Disons-tout de suite que Louise Michel n’a été soumise à aucun travail.

Durant les récréations, les détenues sont obligées de se promener, l’une derrière l’autre, dans la cour intérieure. Elles ne peuvent s’asseoir que le dimanche, sur le banc de pierre qui fait le tour de la cour.

Louise Michel se promenait seule, après les autres.

La nourriture de la Maison Centrale est celle des casernes. Les détenues qui travaillent ne touchent l’argent gagné que lorsqu’elles sont arrivées, après leur libération, au lieu de leur résidence, mais on leur fait crédit à la cuisine.

Il leur est permis de s’acheter du lait, des fruits, des douceurs. Une d’elles, le jour de ma visite, s’est même payé une sole frite.

Louise Michel pouvait donc, sur la pension que lui fait M. Henri Rochefort, prélever quelques francs et s’offrir un régime alimentaire de