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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

chemin de fer. Comme le public savait par les journaux qu’elle était gentiment vêtue, on dut, pour dérouter les curieux, la faire changer de toilette à l’intérieur du wagon cellulaire, resté en gare. La police a désiré éviter un pareil incident.

Arrivée à la Maison Centrale, Louise Michel fut conduite, non pas dans le quartier des détenues ordinaires, mais bien en cellule provisoire. On ne voulait pas la considérer comme une condamnée de droit commun ; le directeur de la prison a reçu le mandat de ne voir en elle qu’une condamnée politique.

Ses vêtements lui ont été laissés. On ne lui a pas, comme un de ses amis de l’Intransigeant le redoutait, coupé les cheveux, — et il y a à cela une bonne raison. On coupe les cheveux aux hommes, par mesure de propreté. On les laisse toujours aux femmes. La direction des prisons juge que les leur enlever serait une aggravation de peine, une mutilation.

Je n’apprendrai rien à personne en disant qu’à Clermont toutes les détenues, dont le nombre est d’environ 475, travaillent du matin au soir. Elles n’ont qu’une heure de récréation par jour, en deux fois.

Le travail de la Maison Centrale a été longtemps