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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

Louise Michel. — J’ai appris que les d’Orléans embauchaient l’armée contre la République. J’ai voulu embaucher pour la République les travailleurs et les soldats.

M. le président. — Oui, vous voulez parler des brochures à l’armée que Pouget a expédiées par ballots en province ? — R. Parfaitement ; c’est moi qui les ai demandées au citoyen Herzig, le chef des anarchistes de Genève, c’est moi qui les ai fait distribuer par Pouget. Au surplus, je ne les ai pas lues.

M. le président. — Saviez-vous que Pouget fût détenteur de matières explosibles ? — R. Il étudie la science ! C’est bien. Je voudrais que la science ne fût plus le monopole de gens qui ne s’en servent que pour exploiter les travailleurs.

D. Vous persistez à dire que vous n’aviez en vue qu’une manifestation pacifique ? — R. Oui, pacifique, platonique !

D. Et le pillage des boulangeries ? — R. Ce n’est rien. Vous en avez bien fait d’autres en 1871, quand Galliffet égorgeait le peuple dans la rue !

M. le président procède à l’interrogatoire de Pouget :

D. Vous avez un métier, vous, vous êtes courtier en librairie. Qu’est-ce que vous alliez faire à la manifestation des ouvriers sans ouvrage ? — R. J’allais protester contre le gouvernement, qui laisse les travailleurs sans pain.