Page:Chincholle - Les Survivants de la Commune, 1885.pdf/214

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
210
LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

On a dit que Louise Michel, en allant de Saint-Lazareau Palais, était soumise au cabriolet, ce lien cruel qui fixe le bras du prévenu à celui du gendarme. C’est absolument faux.

Elle était traitée avec la plus grande douceur. Elle eût voulu manger un sorbet qu’on le lui eût permis.

Le régime de Saint-Lazare est d’ailleurs si clément que beaucoup d’entre les prisonnières en arrivent à redouter la liberté et ses désagréables conséquences. Elles demandent à rester à Saint-Lazare en qualité de servantes. Toutes les domestiques de l’établissement sont d’anciennes « tendresses », comme on dit aujourd’hui.

Les moins gaies pensionnaires de la maison sont les toutes jeunes filles, les petites marchandes de violettes, qui vendent surtout leurs bouquets aux vieillards. On ne les met à Saint-Lazare que depuis le préfectorat de M. Ferdinand Duval qui, par un arrêté toujours en vigueur, a spécifié qu’elles y resteraient jusqu’à la réclamation des parents ou jusqu’à leur majorité.

Or, bien souvent, la réclamation des parents tarde. Parfois même, elle ne vient jamais. Aussi ne sont-elles pas très folâtres, les pauvres petites !

Savez-vous comment on les appelle là-bas ? Les Duval. L’ancien préfet de la Seine ne se doute