À bout de patience, ils embrassèrent Louise et prirent une autre voiture.
Arrivée dans la cité, l’inculpée fut conduite, non à la Préfecture, mais au Dépôt.
MM. Vaughan et Giffaut demandèrent le procureur de la République. Ils furent reçus par son substitut, devant qui ils protestèrent contre le mode d’arrestation.
— Il est absolument légal, répondit celui-ci. Quand les agents savent qu’un mandat d’amener est décerné contre quelqu’un, ils ont le droit de l’arrêter sans ordres complémentaires. Le seul tort des agents est de n’avoir pas procédé à l’arrestation, hier, à la Préfecture. Mais quelle singulière idée a eue votre amie de se constituer prisonnière. Nous la croyions à Genève !
Les deux intransigeants se rendirent ensuite auprès de M. Barbette, juge d’instruction, et le prièrent de procéder le plus tôt possible à l’interrogatoire de leur amie.
— Je vais l’interroger immédiatement, dit-il.
Il la convoqua, en effet, à l’instant même. Il était quatre heures. À sept heures, l’interrogatoire durait encore.
Louise Michel était prévenue d’excitation au renversement du gouvernement établi et de pillage à la tête d’une bande armée.