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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

Elle tendit cette carte à l’huissier, puis se retira au bras de M. Vaughan. En plein jour, alors, elle se rendit chez sa mère, puis, du boulevard Ornano, revint rue Censier.

Le lendemain matin, à huit heures, madame Vaughan ouvrit sa fenêtre. Il n’y avait pas à s’y tromper, deux agents en bourgeois se promenaient sur le trottoir opposé. Vint M. Giffaut, qui savait que sa vieille amie voulait retourner à la Préfecture de police. Après le déjeuner, il alla chercher une voiture. Il était dix heures un quart. M. Vaughan descendit avec Louise. Il donna au cocher l’adresse de la Préfecture. La voiture allait se mettre en marche. Les agents s’élancèrent.

— Nous avons, dit l’un d’eux, l’ordre d’arrêter mademoiselle Louise Michel.

— Avez-vous un mandat d’amener ? demanda M. Vaughan.

— Non.

— Alors je ne vous reconnais pas le droit de procéder à l’arrestation. Laissez la citoyenne se constituer elle-même prisonnière. Nous allons à la Préfecture. Pour tout concilier, montez, si vous le voulez, sur le siège.

Les agents obtempérèrent, — à la grande gêne