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LES FEMMES DE LA COMMUNE

meeting public et gratuit, mais en un lieu clos et couvert, et par conséquent interdit à la police.

L’ordre du jour portait : Protestation contre l’emploi de la force à l’Esplanade des Invalides.

La réunion promettait d’être particulièrement intéressante. Elle l’a été.

Le citoyen Montant ouvre la séance en donnant la parole à son camarade Cortellier. Après s’être plaint de la police, l’orateur continue ainsi :

— Et ce n’est pas assez d’avoir été bousculés, menacés par des argousins, il a fallu que des journaux, qui se disent républicains, nous accusent de conspirer avec les monarchistes. Oui, ce ne sont pas seulement les feuilles de l’Élysée qui ont lancé cette bourde, ce sont le Mot d’Ordre, l’Intransigeant, la Lanterne, le Réveil.

Ce sont ces faux frères qui, quand nous sommes écrasés sous le chômage, menacés de la famine, viennent encore nous jeter cette infamie à la face. Infamie et calomnie à la fois, car ils savent bien que nous aimerions mieux souffrir sous la République qu’être heureux sous une Monarchie !

Nous, vouloir faire le jeu des monarchistes ? Et nous reprocher cela à l’heure où nous venons dire aux bourgeois, aux conservateurs, à tous les monarchistes et bonapartistes du monde : « C’est nous qui avons produit la richesse sociale. Nous voulons notre part ! …»