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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

aux groupes anarchistes et leur disait : Allez donc à l’Élysée !

Quelqu’un lui demanda ce qu’il faisait là, avec sa fourrure, au milieu des ouvriers sans ouvrage.

Il répondit : « Je suis du Figaro. »

Beaucoup de gens se disent de ce journal.

Or, comme pour les manifestants le rédacteur du Figaro qui s’occupe des meetings n’est autre que Chincholle, on en vint à dire que Chincholle excitait les anarchistes à aller à l’Élysée.

— Pas possible !

— Je lai vu. Il a un paletot de fourrure.

Le mot fut entendu par un confrère qui débutait dans une feuille républicaine. Il recueillit la nouvelle. On sait le reste. Huit jours après, des journaux sérieux s’étonnaient qu’on ne m’eût pas encore arrêté.

Et voilà comment à Paris on devient célèbre à peu de frais. Je ne me consolerai jamais d’avoir dû une si grande réclame à un paletot de fourrures qui se promenait sur le dos d’un vaniteux quelconque.

Et le lendemain de la manifestation, le samedi 10 mars, tous les organisateurs de l’émeute ratée étaient, à huit heures du soir, salle du Pont-d’Austerlitz.

Ils avaient bel et bien provoqué un nouveau