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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

que notre caissier a donné quarante sous à chaque manifestant.

Nous ne voulons pas laisser à la presse domestiquée la satisfaction de colporter ces bruits ridicules. Nous devons à nos lecteurs et à nous-mêmes de les démentir hautement. Comme nous le disions hier, l’affaire se passe entre deux sortes de républicains, ceux qui sont nantis et ceux qui ont faim, et à qui l’on a fait accroire que la République serait une ère de prospérité et de jouissance inépuisables.

Ce n’est pas notre faute si le programme des hommes de Septembre a été menteur, comme tous les programmes.

Les gens au pouvoir auront beau se débattre, il y a derrière eux un parti de mécontents qui les pousse, qui les renversera peut-être, mais auquel nous ne pensons pas que des conservateurs doivent jamais s'associer, sous quelque prétexte que ce soit.

La manifestation du 9 mars est bien d’origine anarchiste ; le journal de M. Lissagaray et une publication communarde suisse l'avaient annoncée sans qu'on y prit garde ; nous l’avons signalée à notre tour, — comme c’est la besogne et le devoir d'un journal — nous en avons suivi les péripéties, et nous recommencerons demain s’il le faut ; quant à nous trouver mêlés d’une façon active à des émeutes quelconques, nous défions la mauvaise foi la plus acharnée — celle de nos confrères par exemple — de nous en convaincre.

On a représenté notre excellent collaborateur,