Presque instinctivement, trois mille anarchistes se dirigent vers l’Élysée, en passant par l’avenue d’Antin et la rue Matignon. L’avenue de Marigny est barrée par les agents.
À leur approche, tout le poste de l’Élysée, qui a été doublé pour la circonstance, se place devant le palais, dont le préfet de police et M. Clément dirigent la défense.
À la hauteur du no 71 du faubourg Saint-Honoré, une forte escouade de gardiens de la paix s’élance et repousse les ouvriers.
— Du travail où du pain ! crient ceux-ci.
Tout le quartier prend peur. Les boutiques se ferment. En revanche, les fenêtres des étages s’ouvrent et se garnissent. L’anxiété est sur tous les visages. Évidemment, on ne s’attendait pas à la visite des anarchistes.
M. Camescasse va et vient, du poste de l’Élysée à la grille du ministère de l’Intérieur. Un procureur de la République semble par moments lui donner des conseils.
De nouveau, les ouvriers se rassemblent et reviennent vers le palais. À la tête d’une seconde escouade de gardiens de la paix, M. Cuche les repousse.