Page:Chincholle - Les Survivants de la Commune, 1885.pdf/191

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
187
LES FEMMES DE LA COMMUNE

nelle. Entre ces deux mouvements, les manifestants sont serrés, refoulés. Tous fuient ! Ils disparaissent par l’avenue de Latour-Maubourg. Où vont-ils ? Ici, nous allons raconter les incidents les plus lamentables de la journée, les seuls qui aient eu des conséquences graves.

Louise Michel, accompagnée d’à peu près deux cents hommes, opère son mouvement de retraite. Elle gagne la rue de Sèvres. À l’entrée de cette rue, stationne une voiture armoriée, qui gêne la marche du pauvre peuple ! C’est, nous dit-on, celle de madame Legonidec de Traissan. On la brise. Un ouvrier court après Louise Michel et lui présente un drapeau noir, — son drapeau favori. Elle le prend et se met en tête de la colonne. Rue des Canettes, on rencontre une boulangerie.

— Du pain ! crient les manifestants.

Quelques-uns d’entre eux pénètrent dans la boutique. Le boulanger, effrayé, leur donne ce qu’ils veulent. Ils partent et arrivent rue du Four.

Au no 13, nouvelle boulangerie, nouvelle scène de tumulte. « Du pain du pain ! » La boulangère, madame Augereau, veut fermer sa boutique. Ils serrent la pauvre femme contre la porte au point qu’elle en souffrait encore le lendemain. Ils font pour 80 ou 90 francs de dégâts, pren-