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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

Ils ne rentreront plus dans le jardin que quand la police les empêchera de stationner. Mais bientôt on en fermera les portes et cette retraite leur sera interdite.

Vers midi, le monde commence à venir. La police est des plus discrètes. Elle laisse circuler sur la vaste esplanade. Tout le temps, d’ailleurs, les voitures pourront aller et venir à l’aise. Mais des agents sont massés en nombre à l’entrée des six rues qui débouchent sur la place. Ils empêchent les groupes de passer.

La mairie de Grenelle est bondée d’agents, sous la direction de M. Pelardy, officier de paix ; M. Cuche, inspecteur divisionnaire, a établi son quartier-général au Palais-Bourbon ; M. Honnorat, officier de paix du service central, au ministère des affaires étrangères.

D’après les ordres de ces messieurs, dès qu’il y a un rassemblement de quelque importance sur l’Esplanade, un bataillon d’agents, largement déployé sur deux lignes, s’élance et disperse les groupes.

À un moment, l’un des agents repousse avec une grande brusquerie un monsieur fort bien mis, qui n’a pas le moins du monde les allures d’un anarchiste, mais qui proteste tout de même. On l’arrête. On va le mener au poste.