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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

à entrer. Elle ne veut prendre place au bureau que, lorsque sous l’épaisse fumée déjà envahissante, il n’y aura pas une place libre.

Physiquement, ses mésaventures en Belgique et en Angleterre ne l’ont pas changée.

Elle n’est pas plus amaigrie que si on ne l’y avait point sifflée, — pas plus engraissée que si elle n’avait bu ni faro, ni porter. Elle a toujours la même toilette, grand voile noir drapant une robe de mérinos noir.

Seulement elle porte sur le bras une rotonde doublée de fourrure.

Ce vêtement est un cadeau d’Henri Rochefort.

On est si pressé d’entendre la grande citoyenne que, dès la formation du bureau, on lui donne la parole.

Pas bête, Louise Michel. Il lui faut des sujets, — et toujours des sujets nouveaux, — pour donner du piment à ses réunions. Aussi fait-elle semblant de croire aux absurdes complots.

Il est vrai qu’elle leur donne une tournure imprévue. Selon elle, il n’y a eu conspiration qu’entre les seuls orléanistes :

— À quoi bon, dit-elle, un complot pour la monarchie blanche ? M. de Baudry-d’Asson, lui-même, sait qu’elle n’est plus qu’une légende. À quoi bon un