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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

vient un véritable mardi-gras. Enfin, on arrive à la gare. Un immense cri retentit : À bas la Commune ! La foule se précipite sur l’escalier.

Les employés affolés ferment les grilles, mais le guichet des billets reste forcément ouvert.

À grand’peine, nous perçons la foule. Nous arrivons sur le quai au moment où l’on colloque Louise et les deux mégères qui l’accompagnent dans un compartiment réservé.

Nous la croyions malade, évanouie peut-être.

Elle était toute souriante.

M. Jules Claretie, qui prépare une étude sur la grande citoyenne, me dit :

— Présentez-moi donc.

Je me risque. Louise nous donne l’hospitalité dans son compartiment.

Nous l’interrogeons sur son état.

— Bah ! nous dit-elle, j’en ai vu bien d’autres ! C’était aujourd’hui la première fois que je venais à Versailles depuis Satory. J’ai eu une telle émotion en arrivant que je n’étais plus capable d’en avoir d’autres. Puis, que m’importe le présent ! Je vois le but, l’avenir…

Et quelques minutes après :

— Oh ! regardez donc là-bas, derrière la grille, cette jolie petite fille. Comme-elle est bien, sous ces grands arbres ! Ah ! nous aurons beau faire,