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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

On se retourne. On reconnaît l’interrupteur. C’est M. Thiébaut, un Versaillais. Il monte à la tribune.

— Messieurs, s’écrie-t-il, moi aussi, je suis socialiste, mais voici de quelle façon : Pour moi, le bonheur public n’a que deux sources : le travail et l’économie ! (Applaudissements frénétiques.) 89 a abouti à nous donner un maître plus mauvais que celui que nous avions. De même 1830. De même 48. C’est pour cela que je dis : Plus de révolutions.

Mais, à leur tour, les quelques rares socialistes qui sont dans la salle protestent. Ceux qui avaient applaudi réclament. Une nouvelle bataille s’engage. C’est le brouhaha dans toute son horreur.

Louise paraît de nouveau à la tribune.

— L’orateur avait raison, dit-elle. Toutes les révolutions précédentes ont été insuffisantes, parce qu’elles étaient politiques. Chaque fois, il ne s’agissait que de mettre des hommes à la place d’autres hommes. Mais nous voulons, nous, la révolution sociale.

— Comprends pas ! fait un interrupteur.

— Expliquez-vous !… Oui ! Non ! Assez !

Le citoyen Godard juge nécessaire de venir au secours de Louise.