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LES FEMMES DE LA COMMUNE

— C’est affreux, s’écrie Louise. Nous prêtons à rire à la réaction. Nous ne sommes pas des comédiens.

Mais Desprez revient encore à la charge. La citoyenne Manière, qui a le malheur d’être bossue, se place de force devant lui et l’accuse d’être un traître. Selon elle, l’économie est impossible à l’ouvrière.

— La voilà cependant, l’économie, fait-il en désignant sa bosse.

On se tord, mais Louise reprend assez éloquemment sa thèse. Par malheur, la prêtresse de la Commune compte sans les passions humaines, ce qui enlève joliment de valeur à ses théories…

Et pourtant le mois suivant, la Commune voulut sa revanche.

C’est dans les prisons de Versailles que ses gardes-nationaux ont été enfermés. C’est dans la cité de Louis XIV qu’ils ont été jugés et condamnés. C’est à Satory que leurs chefs ont été fusillés. La jeunesse anarchiste conçut le rêve, plus dramatique que tangible, de faire triompher la Commune là où fut consommée sa défaite.

Elle y reçut, le 25 septembre 1882, de deux à cinq heures, une cruelle leçon, dont elle est malheureusement incapable de tirer profit.