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LES FEMMES DE LA COMMUNE

Aujourd’hui, le dévouement de la femme est pour le socialisme ; son idéal se tourne vers la révolution. Elle ne veut plus de guerre, plus de prostitution. Pour arriver au but, je viens vous proposer ici d’établir un comité de femmes, un comité responsable qui, par tous les moyens, — les plus efficaces et les plus violents, — organisera la désorganisation. La mère ne veut plus que les belles filles soient à la débauche et les beaux garçons au canon. Dût-elle les étrangler pour les ravir à ce double monstre, je serai avec elle.

On applaudit peu. On est surpris, intrigué ; on écoute. Dans la salle, il y a d’excellentes bourgeoises qui ne s’attendaient pas à entendre la vierge de la révolution parler tant de la débauche ; il y a aussi des mégères dont les yeux pétillent ; celles-là voudraient encore davantage.

— Par la grève des femmes, continue Louise, nous arriverons au résultat. Quelques anciennes pétroleuses et moi, nous avons juré de sauver la femme moderne, de l’arracher à la prostitution chère à Camescasse. Je vous convoque à venir toutes, citoyennes, le 27 courant, salle Lévis. Là, nous étudierons les moyens pratiques à employer. Il est bien clair que l’homme, quand la femme se mettra en grève jusqu’à ce qu’elle ait conquis son égalité, ne tardera pas à mettre les pouces. Quant aux fils de la femme, eux aussi commencent à se fatiguer de servir les tyrans. Déjà je suis