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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

Mais nous l’avons suffisamment entendue. Maintenant voyons-la agir.

Il y a un malheur. On aura du mal à croire à l’authenticité de ce qui va suivre. Nous affirmons pourtant que, malgré son invraisemblance, jamais récit n’aura été plus sincère.

Vous vous souvenez de tous les bruits qui couraient avant le 13 juillet 1882, date fixée pour l’inauguration du nouvel Hôtel-de-Ville. Le monument devait sauter pendant le fameux banquet municipal. C’était le secret de Polichinelle. La mère disait à son fils :

— Je t’en supplie, ne va pas dîner avec M. Grévy. Il s’agit de ton existence.

Inspiré par le proverbe : « Il n’y a pas de fumée sans feu, » j’ai voulu savoir s’il y avait vraiment du feu, où il brûlait et quelle était son intensité.

Il n’était certes pas gros, mais enfin il y en avait. Vous allez le voir sous ses cendres.

Et tout d’abord qu’il soit bien entendu qu’il n’a jamais été question de faire sauter l’Hôtel-de-Ville. Le parti ouvrier a trop besoin de ce monument, où il établira la nouvelle Commune.

Mais ce qu’on voulait, c’était faire une grande manifestation. Tous les collectivistes, rassemblés