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LES FEMMES DE LA COMMUNE

devons à la haine tout ce que nous avons eu de bon. C’est la haine de Rochefort qui a perdu l’Empire. Sur la place de la Bastille, il y a une immense apologie de la haine qui s’appelle lx colonne de Juillet. Dans la vie, tout le monde se hait. On n’arrive que par la haine. Moi, je hais les soldats qui mitraillent, les prêtres qui souillent, les mouchards qui arrêtent, les juges qui condamnent.

Applaudissements frénétiques. Et pourtant le public se compose surtout de bourgeois, mais où n’est-il pas gobeur ? Il va gober à nouveau tout à l’heure le citoyen Pierron, qui veut la suppression des monopoles.

— On nous fait payer l’eau, infamie ! Et le gaz, qui devrait nous être fourni par l’État ! Mais ces gouvernements ont dû songer à mettre un impôt sur le soleil !…

Quand il se tait, la « grande citoyenne » regagne la tribune.

Elle veut bien nous assurer qu’il est faux qu’elle ait dressé, comme on l’a prétendu dans un journal, une liste de suspects :

La prochaine révolution sera seulement le chemin de fer qui passe. Elle écrasera sans choisir.

Merci bien, citoyenne !