Page:Chincholle - Les Survivants de la Commune, 1885.pdf/162

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
158
LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

— On a parlé d’insurrection, dit celui-ci. On ne va pas de gaieté de cœur se faire trouer la peau. Il faut estimer les insurgés. Une foi ardente les pousse… La première révolution qui se fera sera économique. Déjà la bourgeoisie se demande : « Les millions dont je suis gavée sont-ils la propriété de moi seule ou de tous. » Les petits commerçants, qui vont au Mont-de-Piété pour payer leurs traites, sont avec nous. On nous accuse de vouloir le partage des biens. C’est insensé. Nous voulons le partage du travail. L’heure approche où bientôt la France sera la vraie, la seule nation du monde.

— Nous ne voulons plus du pétrole ! réplique le citoyen Gandoin. Chaque fois que la loque rouge se dresse, elle disparaît devant la pourpre du dictateur.

Et il se tourne vers Louise Michel qui, de nouveau, prend la parole :

— On déploie la loque rouge ! Cela me regarde, s’écrie-t-elle ; ne touchez pas à la Commune qui n’a touché à rien et qui a été d’une générosité folle. Vous ne voulez pas du pétrole. Eh bien, moi, je ne veux pas de la police.

Elle cède la tribune au citoyen Émile Gautier, qui ne vient pas précisément faire un appel à la concorde.

— Il faut, dit-il, haïr les choses haïssables. Nous